Peut-on véritablement parler de paysage en milieu urbain ? En quoi une approche paysagère de la ville innove-t-elle par rapport aux approches classiques de l’urbanisme ? Existe-t-il un paysage urbain bruxellois à proprement parler ? La Fédération Bruxelloise de l’Urbanisme et Bruxelles Environnement se sont basés sur ce triple constat pour élaborer le programme du symposium de la première Biennale du Paysage Urbain Bruxellois qui aura lieu le vendredi 23 septembre 2016 à Bruxelles Environnement.
Tout d’abord, observons un véritable regain d’intérêt pour le paysage. Plus qu’un effet de mode, il s’agit d’un véritable fait de civilisation, qui correspond à une évolution profonde des mentalités face à l’urbanisation massive du territoire et à la dégradation croissante de l’environnement. Le phénomène est certes planétaire, mais il semblerait que c’est sur le vieux continent que ce phénomène trouve son épicentre. En effet, la notion de paysage s’inscrit dans les racines-mêmes de notre culture européenne, mais également dans les enjeux de son développement, présent et à venir.
Ensuite, force est de constater que ce regain d’intérêt s’accompagne d’une évolution du concept-même de paysage. Nous sommes partis d’une notion traditionnellement toute empreinte de romantisme et en quête d’une nature idéalisée et nous arrivons, aujourd’hui, à une nouvelle manière de penser la relation entre l’environnement naturel et le cadre bâti. Plus particulièrement en ville et dans sa périphérie, la pratique du paysage s’érige progressivement en une nouvelle approche d’un urbanisme transdisciplinaire, plaçant l’homme et la notion de perception sensible au cœur de la démarche. Comment l’environnement urbain est-il perçu par ses habitants ? Comment la perception que nous en avons nous conditionne-t-elle dans notre manière de vivre la ville ? Quelle est la place de la nature dans la ville ? Quelle est la place de l’homme dans la ville ? Ces questions, qui relèvent de préoccupations bien réelles et concrètes, semblent indiquer l’émergence d’une nouvelle clef de lecture de la ville au travers du concept-même de « paysage urbain ».
Finalement, il semblerait que cette notion de « paysage urbain », telle qu’elle se développe en Europe, émerge tout particulièrement à Bruxelles. En effet, si, à Bruxelles, les qualités architecturales ou urbanistiques peuvent varier très fort d’un endroit à l’autre, il n’y règne pas moins une âme que tout Bruxellois perçoit immédiatement à travers la diversité des quartiers et qui reflète bien l’essence-même de cette ville unique en son genre. Cette identité urbaine qui transcende les styles architecturaux et urbanistiques ne relèverait-elle pas davantage de ses vides que de ses pleins ? Déjà, cette nouvelle prise de conscience d’un « paysage urbain bruxellois » semble offrir de nouvelles perspectives dans le développement harmonieux, innovant et durable de cette métropole en pleine évolution.
Durant la matinée du sympo du 23 septembre 2016 à Bruxelles Environnement, une introduction au concept de paysage urbain européen sera présentée par des figures internationales telles que Michel Collot (Paris), David Sim (Copenhague) et Peter Veenstra (Amsterdam). Tandis que l’après-midi, le débat portera sur l’émergence d’un « paysage urbain bruxellois » avec 15 acteurs bruxellois du secteur public et du secteur privé : Yves Hubert (JNC International), Anne-Marie Sauvat (EOLE), Benjamin Cadranel (CITYDEV), Stéphan Sonneville (ATENOR), Renaud Chevalier (ASSAR), Serge Kempeneers (Bruxelles Environnement), Thierry Kandjee (TAKTYK), Benoit Périlleux (BDU), Patrick Moyersoen (SUM), Maarten Roels (asbl Terre-en-Vue), Bas Smets (Bureau BAS SMETS), Isabelle Corten (RADIANCE 35), Gaetan Cuartero Diaz (Bruxelles Environnement), Joachim Declerck (ARCHITECTURE WORKROOM BRUSSELS) et Michel De Bièvre (URBAN LAND INSTITUTE).
